La remédiation cognitive est « la rééducation des fonctions cognitives altérées », soit un type de traitement de réadaptation proposant des exercices dans le but d’améliorer l’attention, la mémoire, le langage et/ou les fonctions exécutives de patients ayant traversé ou étant atteints de troubles psychiatriques ou neurologiques. Le résultat attendu est un impact positif indirect sur les déficits fonctionnels affectant la vie quotidienne. Un traitement approprié avec ces thérapies peut contribuer à améliorer l’intégration sociale et professionnelle des patients.
La remédiation cognitive n’est pas destinée à remplacer les traitements médicaux ou certains types de psychothérapie, mais à compléter leurs effets. En effet, les trois types de traitement ont des effets différents. Les médicaments psychoactifs ont un impact sur les récepteurs du cerveau, alors que la psychothérapie a une incidence sur l’image que le patient a de lui-même et sur son environnement, tandis que la correction cognitive a une incidence sur le traitement de l’information.
Ces différentes approches thérapeutiques peuvent être combinées et fonctionnent en synergie. En bref, la cognition est améliorée en formant des fonctions déficientes ou en développant celles qui ont été préservées avec des mécanismes de compensation.
Qui concerne-t-elle ?
Les déficits cognitifs peuvent se manifester par des troubles de l’attention, de la mémoire et des fonctions exécutives (capacité à organiser ses actions et sa parole). Certaines maladies mentales sont parfois caractérisées par des déficits cognitifs spécifiques, tels que les troubles de cognition sociale (qui empêchent les patients de comprendre les intentions, les désirs et les émotions d’autrui). Ce type de troubles cognitifs compromet fortement l’intégration sociale et professionnelle des personnes qui en souffrent. C’est dans ces cas la que la remédiation cognitive est la plus adaptée et permet d’apporter une aide non négligeable au traitement médical de base.
De nombreux programmes de remédiation cognitive validés cliniquement sont disponibles pour les patients souffrant de schizophrénie et de dépression, ou d’autres troubles présentant des atteintes cognitives similaires.
La remédiation cognitive est également disponible pour les enfants souffrant de troubles psychotiques, le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), les personnes présentant un déficit intellectuel léger, les personnes souffrant de lésions cérébrales et les sujets plus âgés atteints de démence précoce.
En quoi peut-elle soigner les malades ?
L’objectif principal de la thérapie de remédiation cognitive est de réduire les déficits cognitifs. En considérant les outils de remédiation actuellement utilisés, on pourrait les comparer à l’entraînement cérébral.
Cependant, contrairement à la remédiation cognitive, l’entraînement cérébral est destiné aux sujets en bonne santé qui souhaitent prévenir les déficits cognitifs liés au vieillissement avant qu’ils ne surviennent. Les programmes d’entraînement cérébral (en plus des indications médicales possibles) utilisent des techniques fondées sur des preuves pour prévenir le vieillissement cognitif (par exemple, un programme d’entraînement cérébral).
Quelles sont les différentes formes de remédiation cognitive ?
Il existe deux techniques principales pour ce traitement. Une technique consiste à entraîner les fonctions cérébrales à l’aide d’exercices répétés régulièrement et permettant un entraînement spécifique des aspects déficients d’une fonction cognitive (par exemple, l’entraînement au codage d’informations en parcourant les données de manière itérative). Cette première méthode est appelée « restauration de la fonction déficiente ».
Une autre technique de rééducation consiste à travailler avec les fonctions cognitives préservées. Dans ce cas, le patient sera encouragé à développer des stratégies pour traiter les informations. Par exemple, il est demandé au patient de mémoriser une liste de courses en utilisant une image mentale composée des différents ingrédients.
La remédiation cognitive a fait l’objet de nombreuses études contrôlées. Deux méta-analyses confirment également son efficacité dans le traitement de la schizophrénie (Roder et al., 2006; McGurk et al., 2007).
Des recherches examinées par des pairs montrent que la remédiation cognitive est bénéfique pour les compétences sociales et d’intégration. La remédiation est donc recommandée et devrait désormais être un élément standard du programme de soins de tous les patients atteints de schizophrénie avec une déficience cognitive. Elle a également été utilisée pour d’autres pathologies avec des résultats prometteurs, mais ces résultats doivent encore être validés médicalement.